Hibernation ou hivernation : est-ce que l’ours dort tout l’hiver ?

S’il y a bien une espèce qui brise les clichés, c’est l’ours brun. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’ours brun n’hiberne pas, il hiverne. Une subtilité qui fait toute la différence. Alors, que se passe-t-il vraiment pendant l’hiver dans la tanière des ours ? Il n’aura plus de secret pour vous !

Hivernation vs Hibernation : Quelle différence ?

Contrairement aux véritables hibernants comme la marmotte, l’ours brun entre en hivernation. Certes, son métabolisme ralentit pour économiser de l’énergie, mais il ne tombe pas dans un sommeil profond. En réalité, l’ours se réveille de temps en temps pour répondre à ses besoins vitaux :

Faire ses besoins.
Manger un peu.
Et, pour les femelles, donner naissance aux oursons ! Pour en savoir plus, rendez-vous à la fin de l’article.

Mais alors, que se passe-t-il durant l’hivernation ?

Le cœur de l’ours ralentit considérablement. Son rythme cardiaque passe de 40 à 50 battements par minute (au repos normal) à seulement 8 à 12 battements par minute pendant l’hivernation. Cette réduction limite sa dépense énergétique, ce qui est crucial lorsque l’animal ne se nourrit pas pendant plusieurs mois.

De plus, la température corporelle de l’ours ne chute pas drastiquement mais elle diminue d’environ 3 à 5°C, restant aux alentours de 31 à 34°C (contre 37°C en temps normal). Cela lui permet de rester en état d’éveil léger si nécessaire, par exemple pour surveiller son environnement ou prendre soin de ses oursons.

Et comment il survit ? Pendant l’automne, l’ours brun entre en hyperphagie : il peut consommer jusqu’à 20 000 calories par jour pour faire le plein de graisse. Pendant l’hivernation, il vit sur ses réserves. Ces graisses sont métabolisées pour produire de l’énergie, mais aussi de l’eau (grâce à l’oxydation des graisses).

Pourquoi l’hivernation est essentielle ?

L’hivernation des ours bruns est une adaptation incroyable qui témoigne de la richesse et de la complexité du monde animal. Comprendre ces comportements nous rappelle l’importance de préserver leurs habitats naturels pour leur permettre de perpétuer ces cycles uniques.

L’hivernation permet à l’ours brun de :

Survivre pendant les mois où la nourriture est rare.
Protéger sa progéniture dans un environnement sécurisé.
Optimiser ses ressources énergétiques pour passer l’hiver.

C’est un équilibre fin entre économie d’énergie et veille attentive pour assurer la survie de l’espèce.

L’hivernation et la naissance des oursons

Chez l’ours brun, la période de reproduction se déroule du printemps à l’été, et la période de gestation n’est que de 2 mois. Mais alors, pourquoi les oursons naissent-ils à l’hiver et non à l’automne ? Grâce à un phénomène exceptionnel : la diapause embryonnaire.

Comment ça fonctionne ?
Après l’accouplement, l’œuf fécondé n’est pas immédiatement implanté dans l’utérus. Il entre en dormance pendant plusieurs mois, ce qui permet à la femelle de mettre en pause sa gestation. Comme environ 130 autres espèces animales, l’ours brun utilise cette stratégie pour attendre des conditions environnementales optimales avant de lancer le développement de l’embryon. Imaginez si les humains avaient ce pouvoir !

Au début de l’hivernation, lorsque les conditions sont réunies, l’œuf s’implante enfin dans l’utérus. Deux mois plus tard, entre janvier et février, la femelle donne naissance à 1 à 3 oursons, des poids plumes, aveugles, sans poils, pesant à peine 300 à 500 grammes (soit l’équivalent d’une plaquette de beurre). Ces nouveau-nés vulnérables passent l’hiver bien au chaud dans la tanière, nourris par un lait maternel riche en nutriments.

Quand le printemps arrive, les oursons, désormais plus forts et en pleine forme, peuvent enfin explorer le monde extérieur sous la protection attentive de leur maman.

En conclusion

En résumé, l’hivernation de l’ours brun est bien plus qu’une simple « grande sieste ». Et surtout, souvenez-vous : ils n’hibernent pas, ils hivernent ! 