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Événement

Pygargue à queue blanche : comment protéger l’espèce ?

Le pygargue à queue blanche surnommé « l’aigle de mer » est une espèce menacée pour laquelle Sainte-Croix s’engage pour sa conservation.

Qui est le pygargue à queue blanche ?

Proche cousin du pygargue à tête blanche, (emblème des États-Unis), le pygargue à queue blanche, appelé également aigle de mer est l’un des plus grands rapaces diurnes d’Europe avec une envergure à 250m. Il est facilement reconnaissable à sa silhouette massive et sa queue cunéiforme de couleur blanche.

Il vit près des étangs, des côtes, des rivières ou des lacs et se nourrit principalement d’oiseaux, de mammifères et de poissons, dont il est très friand. Le pygargue à queue blanche est inscrit sur la liste rouge des animaux menacés de l’UICN en tant « qu’espèce en danger critique d’extinction » en France et bénéficie d’une protection totale sur le territoire.

Une espèce menacée

Un Plan National d’Actions pour le géant des aigles européens

Le pygargue à queue blanche bénéficie d’un Plan National d’Actions. L’objectif est d’accompagner et de favoriser le retour de l’espèce en France en préservant les couples reproducteurs et en assurant le dialogue entre les différents acteurs qui agissent en faveur du rapace.

Le premier couple a été observé en 2010 dans le Grand Est. En 2011, la première preuve de reproduction a été constatée en Moselle avec l’observation de deux jeunes puis la découverte du nid en 2012. Depuis, le couple se reproduit avec succès.

Cependant, le retour des pygargues sur le sol français reste un défi en raison de l’extrême fragilité de cette espèce, disparue du territoire national à la fin du XIXᵉ siècle, principalement en raison de :

  • la dégradation de son habitat
  • la pollution
  • les collisions (éoliennes, voitures, trains, lignes électroniques)
  • le braconnage et l’intoxication

Le lancement d’un programme de réintroduction en France, auquel Sainte-Croix joue un rôle majeur, s’est rapidement imposé comme une initiative essentielle pour assurer la présence durable de l’espèce et favoriser la reconquête de nouveaux territoires. Ce programme a permis de relâcher les premiers oiseaux en 2022, avec 4 individus, suivis par 10 en 2023 et de 7 autres oiseaux en 2024 par les Aigles du Leman.

C’est quoi un PNA ?

Les Plans Nationaux d’Actions (PNA) sont des documents d’orientation non opposables visant à définir les actions nécessaires à la conservation et à la restauration des espèces les plus menacées afin de s’assurer de leur bon état de conservation. 

En 2024, deux nouveaux couples de pygargues à queue blanche ont été découverts dans le sud de la Moselle et en Meuse. Ainsi, la France compte désormais 8 couples territoriaux, dont 6 sont reproducteurs, avec un total de 11 jeunes observés à l’envol. Ce chiffre marque un record pour cette espèce. Autre bonne nouvelle : aucune différence de comportement n’a été constatée entre les pygargues réintroduits et ceux nés à l’état sauvage.

Malheureusement, l’année 2024 a également été marquée par des actes de braconnage. Deux pygargues équipés de balises ont perdu la vie : Morzine, abattue par un chasseur en février, et Michel Terrase, nommé en hommage au célèbre ornithologue, empoisonné en mai. Ces incidents soulignent l’urgence de poursuivre les efforts de sensibilisation et de protection pour préserver cette espèce.

Le pygargue à queue blanche à Sainte-Croix

Une vieille histoire au parc

L’histoire commence avec la présence d’un jeune pygargue en 2006 au-dessus du Parc Animalier. Ce fut un véritable événement pour les équipes puisque l’espèce était rarement observée dans la région.

Depuis 2021, Sainte-Croix a souhaité renforcer son implication dans la conservation de cet oiseau, d’abord dans le cadre de son suivi en Moselle, puis par l’achat d’une balise qui a permis d’équiper un des deux jeunes lors du baguage. Cette opération a été reconduite l’année suivante avec le financement d’une balise en Moselle et d’une autre en Brenne.

En 2023, l’épopée de la femelle, baptisée Moselle, est venue bousculer l’idée que l’on se faisait de l’émancipation de cette espèce en parcourt des distances jamais enregistrées . L’année précédente, la jeune Sainte-Croix et sa sœur, elles aussi équipées de balises, avaient déjà fourni des données scientifiques inédites sur le comportement du pygargue en milieu sauvage, notamment des vols en duo jusqu’en Allemagne et des trajets aux distances impressionnantes.

En 2024, deux nouveaux jeunes ont été nommés : Olympe, par les équipes du Parc, et Mielle, par les équipes de terrain.

L’aigle des mers à Sainte-Croix

Un couple arrive au Parc

En 2024, un couple de pygargues à queue blanche a rejoint le Parc de Sainte-Croix. Rencontrez Toundra, la femelle née en 2013 au Puy du Fou et Bolchoï, le mâle né en 2016 en Hollande !

Ils ont été mis en contact en 2022 et sont présents au Parc dans l’espoir qu’ils se reproduisent. Par la suite, les jeunes pygargues pourront alors être relâchés dans leur milieu naturel pour participer au programme de réintroduction des Aigles du Léman.

Une des plus belles volières d’Europe

Une volière exceptionnelle de 650 m² et de 8 mètres de haut est installée en partie sur une île et sur l’étang des Cormorans. C’est la première volière construite en milieu naturel en France.

L’emplacement choisi combine des zones d’eau et de terre, avec une végétation adaptée. Il y a des arbres pour se reposer et manger ses proies, ainsi que des branches au sol et des rochers. Un couloir de pêche est utilisé par le pygargue pour attraper ses proies. Ce couloir est entouré d’un filet qui empêche les plus gros poissons de passer, ce qui évite les conflits de nourriture entre les deux adultes pygargues. Deux nids artificiels permettent au couple d’oiseaux de choisir celui qui lui convient le mieux.

Les animaux en hiver

Venir visiter le parc en hiver offre une expérience complètement différente du reste de l’année. L’ambiance hivernale …